Petite histoire de chorale à Limours

Plusieurs choristes – jeunes dans le chœur – ont demandé aux plus anciens (tout aussi jeunes dans le cœur) de leur donner des informations sur les origines des chœurs de Limours. Ces plus anciens ont été interviewer, à leur tour, des plus anciens encore et voici ce que cela donne. Naturellement cette histoire pourra être corrigée et enrichie de musiques et de photos. Un travail d’historien n’est jamais fini !

On peut écrire cette histoire en 4 mouvements :

  • Le chant choral à Limours de 1950 à 1970
  • Le groupe vocal avec Pierre Bénichou (1971 –1988)
  • Une période de transition (1989-1990)
  • Les chœurs de Limours et Ariel (depuis 1990)

De 1950 à 1970, le Chant choral à Limours

Il était une fois une chorale paroissiale qui, dans la mouvance de la JAC (jeunesse agricole chrétienne,…mais oui, Limours était une commune rurale), décida de s’autonomiser et se mit à partir de 1950 à chanter un répertoire classique et variétés. Conduite par Marie Louise Alison, auprès de la quelle nous avons obtenu des précieuses informations, une chorale composée d’une quinzaine de jeunes filles fonctionna à Limours pendant une quinzaine d’années. Bernadette Aubertel (Bénichou) et Jacqueline Diverrès (Chassende) y chantèrent plusieurs années.

Un témoignage particulièrement brillant du travail de ce groupe est sa participation à « la coupe de la joie », une compétition nationale entre chorales organisée par la JAC. A la suite d’éliminations successives, Limours se retrouva en finale avec 20 autres chorales à Annecy en juin 1959 et eut la deuxième place nationale avec une chanson « le gai printemps » ! Il existe un disque vinyle qui rend compte des chants de cette rencontre à Annecy.

Le gai printemps, un enregistrement de 1959

Il semble que la chorale ne fonctionna plus qu’épisodiquement entre 1965 et 1969. En 1969, les Dumareau et les Guyon qui venaient d’arriver à Limours et étaient voisins à la Guérinière se joignirent à un groupe d’une douzaine de choristes qui se réunissait régulièrement pour chanter dans la nouvelle maison des Alison. Ils y étaient dirigés par Mme Thinardon, professeur de piano à Limours. Pierre Bénichou les y avait rejoints.

Un concert fut donné à la Salle Saint Eugène* au printemps 1971. Le « plaisir d’amour » ou le « cantique de Jean Racine » furent sans doute insuffisamment convaincants pour les choristes et leur chef, et l’expérience ne se poursuivit pas l’année suivante.

Charles et Étienne se rappellent ce soir où, déçus de ne plus chanter, ils allèrent sonner chez leur voisin Pierre Bénichou, qu’ils ne connaissaient pas bien alors, mais dont ils avaient remarqué qu’il chantait très bien. Pierre, qui avait une formation de direction de chorale, accepta de prendre en charge la création d’une chorale. Ce fut le début de la belle et longue aventure de la chorale de Limours.

Note*A la place de cette salle paroissiale qui, malgré sa vétusté était bien utile et n’a pas été remplacée jusqu’à ce jour, se trouve aujourd’hui la bibliothèque de Limours.

Cette page a permis aux lauréats de 1959…

Cette page a permis aux lauréats de 1959 de retrouver leurs dauphins.

Bonjour
Très heureux de découvrir votre site internet et que la chorale de Limours qui fut deuxième à la finale nationale de la Coupe de la joie à Annecy en 1959 s’est développée de manière imposante et a atteint un tel niveau de qualité.
En ce qui nous concerne, les 12 jeunes de La Tourlandry, nous avons été les vainqueurs de cette finale. Nous chantons toujours et allons bientôt atteindre notre 1000ème concert. Mais nous sommes restés à un stade amateur et n’avons pas le professionnalisme de vos musiciens.
Mais c’est un bonheur de voir que ces mouvements de jeunesse ont permis de développer des espaces de musique qui encore aujourd’hui poursuivent tranquillement leur chemin.
Un petit bonjour amical
https://compagnonstourlandry.monsite-orange.fr/
Bernard(Selon : Les Gitans de La Tourlandry)

Bien sûr, votre webmestre et serviteur a répondu avec célérité qu’il était heureux de contribuer à de telles retrouvailles. Je laissais à d’autres anciens le soin de prendre contact, savourant malgré tout le compliment, immérité de ma part n’ayant rejoint le chœur que depuis dix ans, mais me sentant héritier tout de même du succès de mes aînés.

Et Bernard Pithon d’ajouter ceci :

Bonjour
Merci pour cette réponse. J’en profite pour vous joindre à ce message la prestation de la chorale de Limours le 7 juin 1959 ! C’était déjà d’un excellent niveau et sincèrement, si j’avais fait partie du jury, j’aurais attribué le premier prix.
Au cas où les personnes de la chorale, qui ont participé à cet événement n’étaient pas dépositaires du disque 33 tours, personnellement je l’ai et comme vous le voyez, je l’ai même récupéré en numérique.
Il ne me sera donc pas difficile d’en faire une copie et de vous l’adresser. Tenez moi au courant.
Très cordialement
Bernard Pithon

De 1971 à 1985, le Groupe Vocal de Limours

A sa création en 1971, le « Groupe vocal de Limours » (dénomination initiale du Chœur de Limours) réunissait autour de Pierre BENICHOU, musicien amateur formé aux techniques de direction de chœur par César Geoffray et Philippe Caillard, une poignée de Limouriens « mordus » de chant choral mais sans aucune formation musicale.

Le Groupe Vocal de Limours en 1975

Au fil des ans, le recrutement s’est élargi à une vingtaine de communes. Le chœur a progressé et a pu aborder un répertoire plus difficile en continuant cependant à n’exiger aucune connaissance musicale particulière.

Le Groupe Vocal de Limours en 1977

Pierre Bénichou en 1982

Autres photos anciennes

Le Chœur, qui regroupe actuellement 90 choristes, a été dirigé, outre Pierre BENICHOU par Jacques BARRANGER (1982-1984), Élisabeth ATANASSOV (1987-1989). Son chef actuel est, depuis 1989, Ariel ALONSO.

Quelques images d’archive

Quelques images des archives de Bernadette Perrine

Photo n° 4 parmi 71 dans l’album

Quelques images des archives de Bernadette Perrine

Pour ouvrir l’album en entier

Ces images peuvent être récupérées sans perte par rapport au fichier scanné en 2003

Photos originales prises en 2005 par la sœur de Marianne Mousseau

Photo n° 60 parmi 87 dans l’album

Photos originales prises en 2005 par la sœur de Marianne Mousseau

Pour ouvrir l’album en entier

1986 : le virage symphonique et le Chœur de Limours

C’est en 1986 que s’amorce le virage symphonique avec au programme : la Messa di Gloria de Giacomo Puccini. Le Groupe Vocal se désigne alors sur ses affiches « Chœur de Limours », accompagné de l’Orchestre du campus et de son chef d’alors : Daniel Couderd.

En 1986 avec l’orchestre du campus d’Orsay

Il récidive et confirme magistralement l’année suivante en montant le Requiem de Mozart avec l’orchestre « Jeune philharmonie du Val de Marne » (Jean-Jacques Werner) sous la direction de Laurent Petitgirard.

En 1987 avec « Jeune philharmonie du Val de Marne » (Jean-Jacques Werner)

Pierre Bénichou avec Laurent Petitgirard en 1987

La même année 1987 à Saint-Germain l’Auxerrois, Paris 01

Le logo du Chœur de Limours

1989 : l’autonomie et Ariel

Atelier de la Maison des Jeunes et de la Culture de Limours lors de sa création, le chœur s’est constitué en association indépendante en 1989, d’abord avec l’aide de la MJC qui a continué à mettre à sa disposition son personnel, puis il est devenu entièrement autonome en septembre 2000.

Ariel en 1995…

…et un petit peu avant

Le Chœur en 1995, à Saint Jacques du Haut Pas pour la Misa Criolla de Ramirez.

Il a eu l’occasion de travailler et d’être dirigé par des chefs tels Laurent Petitgirard, Jean-Jacques Werner, Hugues Reiner, Dominique Rouits, Pierre Cao …

Concerts 1996 (mise à jour récente)

Bernadette Perrine et Monique Martin reviennent, avec un peu de nostalgie sans doute, sur deux concerts « oubliés » par le chroniqueur :

En ce qui concerne le Sénat où nous n’avons pas pu chanter dans la cour comme prévu pour cause de pluie, mais dans le kiosque de musique du jardin du Luxembourg, c’était le dimanche 21 juin 1996 fête de la musique.
Il y avait beaucoup de spectateurs et lorsque nous sommes retournés à la questure, André et moi avons été abordés par un clergyman qui nous a dit qu’il ne connaissait pas les motets de Clérambault et que pour lui c’était une belle découverte. C’est pour nous un très beau souvenir.

En ce qui concerne le concert de Paris, c’était à l’église Saint Sulpice le 4 juin de la même année pour célébrer le 350ème anniversaire de cette église, dont le grand orgue avait été tenu par les compositeurs inclus dans le programme. En plus de Saint Saëns, une œuvre de Louis Vierne et 2 motets de Louis-Nicolas Clérambault avaient été donnés.
Je peux ajouter que, s’agissant d’une messe de Saint-Saëns pour 2 orgues, Ariel nous avait dirigés avec des gants blancs pour que l’organiste de la tribune puisse le voir donner les départs. L’orgue du chœur était tenu par la charmante Sophie-Véronique Choplin, titulaire adjointe du grand orgue.
Je pense avoir répondu à tes attentes.
A mardi
Monique

Concert 1996

1999

En 1999 à Saint Louis en l’île

Un chœur résolument symphonique

Depuis 2000, le Chœur de Limours a produit avec une formation orchestrale professionnelle, l’Académie Symphonique de Paris : Israël en Égypte de Haendel, le Gloria de Vivaldi, la Grande Messe en Ut mineur de Mozart, la Messe solennelle en la bémol majeur de Schubert, la Messe du Couronnement de Mozart, les Stabat Mater de Rossini puis de Dvorák, des psaumes de Mendelssohn, la Messa di Gloria de Puccini, Le Messie de Haendel, « Ein deutsches Requiem » de Brahms et Elias de Mendelssohn.

Mais ce n’est que depuis 2002, année Vivaldi, que s’est cristallisée la complicité entre le chœur, cet orchestre et Ariel qui dirige chaque année au moins deux concerts dans cette configuration.

En 2004 avec l’Académie Symphonique de Paris

Toujours emmenée par son violon solo : Valérie Beutin (photo Alain Levacher en 2010)

Le Chœur de Limours a parallèlement continué une collaboration avec les meilleurs orchestres amateurs de la région avec lesquels il avait satisfait une nette attirance vers ce grand répertoire depuis déjà quelques années. Il s’est ainsi associé à l’Orchestre et au Chœur du Campus d’Orsay qui ont interprété en 2001 le Requiem de Verdi. Ces mêmes partenaires se sont à nouveau associés en 2005 pour exécuter la IXe Symphonie de L. Van Beethoven pour célébrer le 50e anniversaire de l’inauguration du campus universitaire d’Orsay. Le Chœur a plus récemment présenté le Requiem de Mozart avec l’Orchestre Ut cinquième et la Messa di Gloria de Puccini avec l’Odyssée Symphonique.

Les Chœurs de Limours et d’Orsay avec l’Orchestre d’Orsay, en 2000 à l’église St Léon

Le 11 novembre 2006 avec l’orchestre Ut cinquième pour le Requiem de Mozart

Le 14 juin 2007 avec l’Odyssée Symphonique pour la Messa di Gloria de Puccini

2011, 2012 le style baroque

Simple incursion dans un lieu si proche de nous et une époque bien lointaine, ou virage stylistique complet ? Le Chœur s’en est allé visiter Versailles non pas à la cour du Roi-Soleil mais à la Chapelle Royale.

Le charme des instruments anciens

2012 : Concert baroque, avec l’Académie symphonique de Paris (photo Jean-Paul Hulot)

Cinq jeunes et talentueux solistes (photo Jean-Paul Hulot)

Suite de l’exploration française : 2013 à 2015

Fort de cette expérience, le Chœur a ensuite poussé son exploration des styles français à travers le romantisme de Berlioz puis l’un des styles contemporains français les plus admirés hors de nos frontières : Poulenc et son Gloria. Cette quête ambitieuse s’est prolongée jusqu’au Requiem de Duruflé en 2015 histoire de renouer avec l’esprit intrépide des débuts à Limours de notre chef Ariel.

Le repli la même année vers Haendel et son célébrissime Hallelujah met un point d’orgue soudain à ces escapades osées vers le modernisme.

En 2015 à Notre-Dame des Blancs-Manteaux
Photo Jacques Manscourt

Les informations ayant permis l’élaboration de ces pages proviennent des archives et de la mémoire de Bernadette Perrine, Odile Dumareau, Monique Martin et Étienne Guyon. Les noms des photographes ne nous sont pas tous revenus. Outre les proches des choristes on a pu identifier pour certaines d’entre elles: Philippe Martin-Mayeur, Pascal Lebrun, Jacques Manscourt.