CARL ORFF 

 

 

Compositeur allemand (Munich, 1895 – Munich, 1982)

Carl Orff est un compositeur allemand dont l’œuvre la plus connue est la cantate scénique Carmina Burana. Durant la période 1933- 1945, son attitude ambiguë à l’égard du IIIe Reich soulève encore de nos jours de nombreuses polémiques. Bien qu’il n’ait jamais adhéré au parti nazi, il a accepté des commandes d’œuvres du régime.

Né dans une famille de militaires, Carl Orff est initié très tôt à la musique classique. Sa mère, pianiste amateur, le dirige vers le violoncelle, le piano et l’orgue. Appelé en 1917, il est démobilisé la même année pour cause de blessure. De retour du front, il est nommé aux opéras de Mannheim et Darmstadt, mais abandonne son poste à Darmstadt peu de temps après pour se consacrer à ses cours de composition. C’est en étudiant les œuvres de Claudio Monteverdi qu’il se passionne pour la renaissance italienne et réalise plusieurs adaptions d’Orféo.

En 1937, il crée ce qui restera son testament musical : Carmina Burana. Œuvre inspirée de plusieurs poèmes du Moyen Âge retrouvés dans l’abbaye de Beuren, près de Munich, les Carmina Burana mêlent des textes en latin, en moyen haut allemand et en vieux français. Les sujets sont profanes et à caractère universel : la luxure, le jeu, les plaisirs de l’alcool, la nature éphémère de la vie… Le mouvement le plus connu est le chœur initial O Fortuna. En 1943, il compose les Catulli Burana puis Triofo di Afrodite en 1953, qu’il réunira avec Carmina Burana sous la trilogie Trionfi – Trittico teatrale.

Suite au succès – immédiat – de Carmina Burana, Carl Orff demande à son éditeur d’arrêter toutes diffusions de ses précédentes œuvres.

Carl Orff se passionne pour la pédagogie, au point de considérer lui-même son travail dans ce domaine comme partie intégrante de son œuvre : « Chaque être humain a en lui une part innée de créativité, mon objectif pédagogique a toujours consisté à dépister et à révéler ce créateur qui sommeille en nous » (Carl Orff, dans le film documentaire Carl ORFF de T.Palmer, 1997).

Après avoir fondé en 1924 une école de danse avec Dorothée Günther (danseuse), la Güntherschule, il créé avec un groupe pédagogique le Orff-Schulwerk, méthode basée sur l’apprentissage intuitif de la musique par les percussions, le chant et le mouvement.

Carl Orff décède à 86 ans et est inhumé, selon son souhait, à Andechs, où un festival portant son nom « Orff in Andech » lui est dédié tous les ans.

Carf Orff en trois dates :
1912 : académie de musique de Munich
1924 : fonde une école de danse avec Dorothée Günther
1948 : publication du livre pédagogique « Musik für Kinder »

Carl Orff en trois œuvres :
1913 : Gisei, premier opéra de Carl Orff, tiré d’un drame japonais. On retrouve dans sa musique les influences de Debussy, Puccini et Richard Strauss.
1937 : création des Carmina Burana à Franckfort
1939 : création de l’opéra Der Mond et Die Kluge d’après le conte de Grimm

CARMINA BURANA

Qui n’a pas déjà entendu le célèbre « O Fortuna » qui ouvre et referme Carmina Burana ? Ses rythmes martelés et scandés, emblématiques de l’ensemble de l’œuvre, ne peuvent que marquer l’auditeur.

En 1934, Carl Orff découvre un recueil intitulé Carmina Burana rassemblant environ 200 poèmes datés du Moyen-Âge, pour la plupart écrits en bas-latin, en moyen-haut allemand et en vieux français. Un an plus tard, séduit par ces textes qui chantent tour à tour l’amour, le vin, la danse, tout en blâmant les dérives de l’Eglise et du pouvoir, le compositeur se lance dans l’écriture de Carmina Burana.

Son titre, traduit par « Chants de Beuren », fait écho à la Benediktbeuern, l’abbaye bavaroise où le manuscrit médiéval a été déniché en 1803. L’œuvre musicale se découpe en 25 épisodes, répartis selon trois thèmes principaux : Primo vere (Le Printemps), In taberna (Dans la taverne) et Cour d’amours.

Dès sa première représentation à Francfort en 1937, Carmina Burana rencontre un grand succès. L’œuvre frappe par sa théâtralité, son côté heurté et sa grande diversité de styles. Elle englobe entre autres le chant grégorien, la musique polyphonique allemande, la chanson à boire, le folklore russe et se teinte parfois d’accents orientalistes, comme l’explique Hélène Pierrakos.